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2021-06-18T05:12:02 | 6811520850982920192 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_actifs-fossiles-les-nouveaux-subprimes-activity-6811520850982920192-DXMF | CHANGE_ME 737 |
Si nous voulons limiter le réchauffement planétaire à 2°C, une partie des gisements de pétrole, de gaz et de charbon ne pourront pas être exploités jusqu'à leur terme : il y a trop de combustibles fossiles déjà inventoriés (et en cours d'exploitation) sous le sol pour que nous puissions tout brûler si cette limite en température doit être respectée.
Or, l'exploitation de ces gisements fournit des revenus aux opérateurs qui servent ensuite à rembourser les banques qui leur ont prêté - et continuent de leur prêter - l'argent nécessaire aux investissements. Ces mêmes banques peuvent également détenir, au titre de leurs investissements en propre, des actions et obligations d'opérateurs "fossiles".
L'Institut Rousseau s'est livré, avec des données et des compléments méthodologiques fournis par Carbone 4, à un travail intéressant : quantifier l'argent que perdraient un certain nombre de grandes banques si l'accord de Paris devient mieux qu'un bout de papier.
Le résultat est que "l'exposition brute aux actifs fossiles d’un certain nombre de banques excède le niveau de leurs fonds propres". Dit autrement, avec la méthode utilisée par l'Institut Rousseau, et qui est évidemment différente de celle (inappripriée à mon avis) utilisée lors des exercices de "stress tests bancaires" demandées par le régulateur, le respect de l'accord de Paris leur ferait faire faillite.
Or, une faillite de grande banque a des effets systémiques sur l'économie. Si nous étions sérieux, ce point devrait donc être beaucoup plus sérieusement investigué par le régulateur, et la transition des banques bien plus fortement encadrée par le législateur.