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2021-07-15T08:37:07 | 6821356933061070848 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_lunion-europ%C3%A9enne-a-d%C3%A9voil%C3%A9-hier-un-plan-activity-6821356933061070848-7liP | CHANGE_ME 694 |
L'Union européenne a dévoilé hier un plan "ambitieux" sur le climat, qui passe notamment par un développement massif de la mobilité électrique, et des énergies renouvelables électriques. L'un comme l'autre demandent de fortement augmenter le recours à certains métaux, considérés comme "critiques" pour effectuer cette transition en conservant des flux voisins de ceux d'aujourd'hui (donc à peu près autant de voitures, et plus d'électricité produite qu'aujourd'hui) : nickel, lithium, cobalt, cuivre, et "terres rares" (qui sont en fait des métaux spécifiques, généralement associés à d'autres métaux dans les gisements).
Dans un rapport publié en mai dernier (https://lnkd.in/ddbi8z7 ), l'Agence Internationale de l'Energie a regardé quels pays étaient les principaux producteurs de minerai de ces métaux "essentiels", et quels pays en étaient les principaux transformateurs.
Le graphique ci-dessous est explicite : cela revient à passer de la dépendance aux pays exportateurs d'hydrocarbures à un nombre encore plus restreint de pays exportateurs de minerai ou de métaux raffinés. Et, quand il s'agit de la Chine, on pourra faire confiance à cette dernière pour conserver la plus grande partie possible de valeur ajoutée à l'aval, en allant jusqu'au produit fini (batterie, nacelle d'éolienne, panneau solaire), ce qui est très exactement sa stratégie industrielle actuellement.
La disponibilité en métaux ne va donc pas concerner que les ressources physiques présentes sur terre, ce qui est déjà un énorme point d'interrogation avec les volumes associés à un scénario de "décarbonation en croissance". Pour les européens, il y a aussi un tout petit sujet de maîtrise des approvisionnements à l'amont dans un contexte où il n'est pas sur qu'il y en aura éternellement pour tout le monde.
Si l'Europe doit être limitée sur ces métaux, cela pose notamment la question de la mobilité électrique qu'elle souhaite favoriser : à volume (restreint) disponible, faut-il accepter des tanks électriques pour un plus petit nombre d'heureux élus, ou des véhicules électriques légers (vélos, scooters, petites voitures, utilitaires), qui ont des batteries 10 à 100 fois plus petites, et préserveront un peu de mobilité mécanique pour tou(te)s ?
Pour le moment, le fait de ne pas tenir compte de l'empreinte carbone de fabrication en appelant tout véhicule électrique un "zero emission véhicle" (appellation impropre dont la réglementation européenne est truffée : https://lnkd.in/dEkYUSV ) ne permet pas de privilégier une des deux voies.