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2021-07-08T07:08:06 | 6818797817985826816 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_carbone-leurope-aff%C3%BBte-sa-future-arme-activity-6818797817985826816-MdpQ | CHANGE_ME 705 |
Le 14 juillet prochain, la Commission présentera les mesures comprises dans le "green deal", dont un mécanisme "d'ajustement aux frontières", qui a longtemps été désigné sous le nom de "taxe carbone aux frontières".
Le principe est assez simple : il s'agit de mettre sur un pied d'égalité les productions domestiques et les importations en ce qui concerne le "prix du carbone" que les producteurs ont eu à payer. Ainsi, on peut augmenter les efforts demandés aux producteurs nationaux tout en les protégeant de la concurrence étrangère, puisque cette dernière doit payer le même "prix du carbone" pour entrer sur le marché européen.
En théorie, un tel système devrait s'appliquer aux T-shirts comme aux ordinateurs, aux meubles en acier comme aux voitures, aux jouets comme aux oranges.
Mais, en pratique, pour faire cela il faudrait disposer du contenu carbone précis de chaque objet importé, et de son équivalent domestique (en outre souvent fabriqué avec des composants importés). C'est impossible en l'état, et c'est la raison pour laquelle le système se limite pour commencer à quelques produits "de base" dont la fabrication est très émissive (ciment, acier, engrais, aluminium - ciment et acier représentent plus de 10% des émissions mondiales), et donc les producteurs sont par ailleurs soumis au système de quotas. Il sera "juste" demandé aux importateurs d'acheter des quotas comme si leur matériau avait été produit en Europe.
La bonne question est de savoir si le rythme de baisse attendu des émissions des producteurs domestiques et des producteurs étrangers sera, grâce à ce système, en ligne avec les engagements de neutralité pris par ailleurs. Au vu du passé on peut en douter, même si il est évidemment pertinent de mettre ce système en place.