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2021-09-19T10:47:53 | 6845307441056387072 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_rapport-grand-public-2021-haut-conseil-activity-6845307441056387072-64jT | CHANGE_ME 599 |
La version "grand public" du dernier rapport du Haut conseil pour le climat est disponible. Une version "grand public", c'est une version résumée et illustrée du rapport complet, reprenant les principales conclusions. Nous aurions donc tout aussi bien pu l'intituler "résumé pour décideurs", puisque le processus de passage du rapport complet au rapport "grand public" est exactement le même que le passage d'un gros document détaillé à un résumé exécutif, ou résumé pour décideur.
Ce document se termine par 5 recommandations :
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Clarifier des politiques publiques encore peu lisibles (c'est une manière polie de dire que la puissance publique se donne actuellement des objectifs contradictoires les uns avec les autres).
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Dans la foulée, finaliser sans attendre les "documents stratégiques" (ou encore les documents de cadrage tels que plans d'action des ministères, SRADDET des collectivités locales, etc) et les mettre en accord vers les objectifs nationaux.
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Rendre les plans de relance "bas-carbone compatibles" (pour le moment cet aspect là n'est pas assez pris en compte avant la décision).
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Améliorer les processus d’évaluation et de suivi des politiques publiques. Cette question de l'évaluation ex-post des politiques publiques pour les amender éventuellement - voire les supprimer - en fonction des résultats n'est pas propre au climat : c'est un vieux débat dans notre pays, comme dans beaucoup d'autres démocraties, où le slogan facile tient un peu trop souvent lieu de preuve, et où le renoncement par la puissance publique à une affirmation qui s'avère infondée relève de l'exploit.
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Intégrer systématiquement l’adaptation au changement climatique dans les politiques aux échelons national et territoriaux. De fait la dérive climatique va s'intensifier, et il faut en tenir compte dans toutes nos décisions.
Ce que ne préconise pas ce rapport, mais qui est implicite, c'est de former tous les fonctionnaires et tous les élus à la compréhension des enjeux. Car sans cela, nous mettons toutes les chances de notre côté pour constater que l'enfer est (parfois) pavé de bonnes intentions.
C'est du reste bien pour cela que la première recommandation du travail que The Shift Project vient récemment de publier sur la résilience des territoires (https://lnkd.in/dfWN5cBP ) est de consacrer 1% du budget des collectivités locales à de "l'acquisition de connaissances" sur la question énergie - climat. Cette recommandation recouvre une bonne compréhension de la situation actuelle, des risques futurs et de leur hiérarchie, ainsi que du jus de cerveau sur les alternatives possibles pour l'avenir. Ne pas le faire avant de foncer tête baissée sur le slogan à la mode garantit de rater la cible à coup à peu près sûr.