jancovici-updates/true_content/posts/2021/12/change-me-438.md
2023-02-19 11:56:01 +01:00

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title: CHANGE_ME 438
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Au 1er janvier de la nouvelle année, les demandes de permis de construire déposées en France pour les logements neufs devront satisfaire à un plafond maximal d'émissions de gaz à effet de serre par mètre carré, en incluant à la fois la phase de construction et celle d'utilisation sur une durée conventionnelle (50 ans).
Rien que pour la construction, le total dépasse actuellement 700 kilos équivalent CO2 par m2 pour les logements (un peu plus en collectif qu'en individuel, voir graphique en commentaire). Le total admissible, utilisation du bâtiment incluse, va descendre par paliers au fil des années. En 2030, il ne faudra pas dépasser environ 400 pour les maisons et environ 500 pour le logement collectif pour avoir le droit de construire.
C'est donc une inflexion très forte qui est imprimée au secteur du bâtiment, qui va l'obliger à modifier beaucoup de choses dans les techniques constructives.
Cette approche illustre un point majeur : pour répondre au défi climatique, vaut-il mieux un prix ou une norme ? Le prix, c'est la taxe carbone : taxons le carbone, et "spontanément" les constructeurs utiliseront moins de ciment, moins de bitume, moins de moquette, moins d'électronique dans le bâtiment...
Cela suppose d'avoir partout des mécanismes de répercussion des surcouts à l'aval qui se fassent sans modifications des chaines de valeur, et notamment sans importations issues de pays ne taxant pas le carbone pour tout ce qui se transporte facilement.
L'autre option est d'imposer un plafond en termes d'émissions (la norme). C'est finalement cette deuxième voie qui s'impose dans la construction, et dans les transports (sur les émissions des véhicules neufs). Mais à raison : elle rend l'avenir prévisible en disant exactement quoi faire.
Après le neuf (qui doit baisser parce qu'il artificialise les sols), le grand défi suivant sera le contenu carbone de la rénovation.