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2023-02-19 11:56:01 +01:00

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date: '2021-12-11T18:57:02'
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title: CHANGE_ME 458
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Le ministère de la transition écologique vient de publier, en lien avec I4CE, l'édition 2021 des "chiffres clés du climat" : https://lnkd.in/gbxPC4jp
On y trouve une foule de graphiques très instructifs sur la décomposition des émissions en France et en Europe, leur évolution historique, etc.
Parmi ces graphiques, figure celui reproduit ci-dessous qui donne (en vert et violet) l'évolution des "puits de carbone" en France. Il s'agit des processus gérés par l'homme qui permettent de soustraire du CO2 à l'atmosphère. On va y trouver :
- l'augmentation du stock de forêts (parce que le carbone passe de l'air dans le bois et les racines via la photosynthèse)
- la conversion de cultures en prairies (parce que l'arrêt du labour augmente la quantité de carbone dans le sol).
A l'inverse, la conversion des prairies en cultures diminue le stock de carbone dans le sol (et donc conduit à des émissions, en moutarde sur le graphique ci-dessous), et l'urbanisation diminue aussi le stock de carbone dans le sol qui se trouve sous la surface imperméabilisée.
Dans la Stratégie Nationale Bas Carbone, notre pays compte sur un doublement du puits de carbone d'ici à 2050 pour "compenser" les émissions territoriales résiduelles. Cela suppose que le changement climatique ne va pas déstocker le carbone des forêts (mort des arbres par stress hydrique ou thermique, incendies) et que les sols agricoles deviennent globalement un puits aussi (arrêt du labour, haies et agroforesterie).
Le graphique ci-dessous nous dit que cela ne va pas se faire d'un claquement de doigts. La tendance depuis le milieu des années 2000 est un affaiblissement significatif du puits forestier, et par ailleurs la contribution de l'ensemble des sols agricoles continue d'être une émission nette.
Au total, le secteur UTCATF (Utilisation des Terres, Changement dAffectation des Terres et Foresterie) est passé d'une séquestration annuelle d'environ 45 millions de tonnes de CO2 par an en 2008 à 30 actuellement (les émissions territoriales sont d'environ 400 millions de tonnes de CO2 équivalent actuellement).
Dans un monde soumis à des injonctions économiques avant toute chose, augmenter fortement les puits n'est pas rentable. Cela ne pourra se faire que parce que la collectivité décide que c'est important et paye en conséquence. Nous avons quelque part le même sujet domestique que le Brésil avec l'Amazonie : la forêt coupée rapporte plus que la forêt sur pied, donc si le seul critère est économique on coupe.
Augmenter les puits en France devra relever d'une injonction un peu plus forte qu'un simple chiffre dans un document de cadrage qui n'a aucune portée contraignante.