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date: '2022-02-25T07:15:17'
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li-id: 6902873609866395648
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_guerre-en-ukraine-lue-pr%C3%A9pare-cette-fois-activity-6902873609866395648-rmVx
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title: CHANGE_ME 369
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Je te tiens, tu me tiens par la barbichette : l'Europe voudrait réagir à l'offensive russe en Ukraine, mais qui tient qui dans cette histoire ? La Russie, c'est un pays richement doté en matières premières, très au-delà de ce qui est nécessaire à sa consommation propre.
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De ce fait, le pays exporte massivement pétrole et gaz, qui contribuent pour près d'un tiers à son PIB (symétriquement l'Union dépend de la Russie pour le tiers de ses approvisionnement pour ces deux sources d'énergie, qui ensemble représentent plus de la moitié des joules utilisés sur le Vieux Continent). Mais il exporte aussi de nombreux minerais et métaux, sans lesquels il n'y a pas d'industrie possible (et la France, où tous les candidats parlent de réindustrialiser - voire l'excellente tribune qui pique de Jean-Marc Vittori sur le sujet : https://lnkd.in/eXX5XskA - ferait bien de se souvenir qu'historiquement l'industrialisation est allée avec le contrôle de l'approvisionnement en matières premières).
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Entre l'Europe qui a la possibilité "physique" de priver les russes de transactions financières (qui se font via le réseau SWIFT qu'elle contrôle), et la Russie qui a la possibilité "physique" de mettre l'Union en pénurie de gaz et de pétrole (donc aussi d'électricité), qui tient qui ?
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Si demain matin les russes fermaient NordStream 1, le réseau électrique allemand aurait de bonnes chances de sauter, et... l'Europe aussi n'aurait plus de transactions financières, puisqu'il faut de l'électricité pour les réaliser !
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La stratégie énergétique allemande, qui a consisté depuis 20 ans - avec l'appui explicite des antinucléaires européens - à se mettre un peu plus à la remorque des russes, ne facilite donc pas la tâche pour essayer de tenir tête à Poutine dans les conditions actuelles. On pourrait remarquer que, l'Europe n'ayant ni chef de guerre ni réelle armée commune, être crédible en temps de crise militaire est de toute façon une gageure. En outre, en se concentrant sur le consommateur (libéralisation des marchés, concurrence partout) et en négligeant la stratégie de long terme (qui demande parfois de se passer du marché), notre attelage européen est de toute façon fragile face aux crises.
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Or, d'ici à 2050 il y aura de nombreuses crises, de nombreux imprévus partout sur la planète, qui vont secouer la géopolitique, notre économie, et donc notre pays. Tout plan de décarbonation doit en tenir compte. Pour l'heure, les scénarios de "transition" sont toujours des scénarios "calmes et sans crises". Malheureusement la situation actuelle en Ukraine nous rappelle une fois de plus que cela correspond à une évolution du monde qui n'aura pas lieu.
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Les "écologistes politiques" doivent donc aussi avoir des propositions réalistes en matière de géopolitique et de stratégie militaire. |