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2023-02-19 11:56:01 +01:00

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2022-02-17T07:51:38 6899983654085283840 https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_intensified-by-climate-change-western-megadrought-activity-6899983654085283840-SozN CHANGE_ME 381

La revue Nature Climate Change a célébré la Saint Valentin à sa manière : en publiant une étude qui montre que l'épisode de sécheresse qui sévit actuellement dans le sud-ouest américain (voir carte qui montre qu'en pleine "saison des précipitations" c'est encore très très sec : https://lnkd.in/dQVN83A ) est le plus intense des 1200 dernières années.

Comment reconstitue-t-on les précipitations passées à une époque où il n'y avait pas de pluviomètres ? En analysant les cernes d'arbres (suffisamment vieux, mais il faut savoir que l'on trouve aux USA, précisément dans des régions un peu hostiles où la croissance des arbres est très lente, des végétaux vieux de plusieurs milliers d'années) qui permettent de reconstituer l'humidité du sol.

Cette dernière conditionne en effet la croissance de l'arbre pour l'année considérée. L'étalonnage est permis par le fait que la croissance (et la dureté du bois pour l'année de croissance) peut être mesurée pour des années récentes pour lesquelles les relevés de précipitations sont disponibles.

Cette sécheresse aurait été beaucoup moins probable sans changement climatique, indiquent les chercheurs. cela est cohérent avec le fait que les modèles climatiques concluent à un assèchement d'une large partie des sols des moyennes latitudes dans un climat qui se réchauffe. Outre une baisse de précipitations par endroits, d'autres éléments contribuent à cette évolution :

  • des précipitations plus irrégulières, or ce sont les précipitations régulières qui rechargent bien les sols (les épisodes pluvieux intenses conduisent à un ruissellement intense et l'eau s'évacue pour l'essentiel sans pénétrer le sol)
  • une évaporation plus intense, à cause des températures plus élevées.

Cette évolution n'est évidemment pas bonne pour la végétation. Ni pour les écosystèmes naturels, ni pour l'agriculture. Et malheureusement elle ne vas pas s'arrêter le jour où nous commençons à baisser les émissions. En éviter les effets les plus dramatiques, si nous le pouvons, doit aussi faire partie de nos priorités dès à présent.

Cela demande du jus de cerveau pour comprendre au mieux ce que cela signifie en termes de risques, et des moyens humains et physiques pour éviter ce qui est évitable ensuite. Plus nous tardons, plus nous le regretterons.