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date: '2022-03-04T07:36:10'
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li-id: 6905415579436425216
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_la-russie-est-en-train-de-faire-des-choses-activity-6905415579436425216-2bJ0
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title: CHANGE_ME 363
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La Russie est en train de faire des choses que l'Europe réprouve. Nous réalisons alors que d'être aussi dépendants de ce pays pour notre consommation de pétrole (un tiers des importations européennes viennent de Russie, et 75% du pétrole européen est importé - 96% pour l'Union) et de gaz (un tiers du gaz utilisé en Europe est russe) ne nous facilite pas la vie pour tenir tête à Poutine.
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Qu'à cela ne tienne : nous allons nous passer du gaz russe. Est-ce possible ? Oui... à condition de nous passer d'une partie du gaz tout court. La société Rystad Energy (fournissant des bases de données sur le pétrole et le gaz) a livré l'analyse reprise dans le graphique en commentaire, qui montre que "ca passe" pour la moitié du gaz que nous livre la Russie, mais qu'il va falloir se passer de l'équivalent de la consommation française. Et, en pareil cas, personne ne sait à quel prix le gaz disponible le sera. Il est peu probable que les autres fournisseurs nous fassent des cadeaux.
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Par ailleurs ce "plan" suppose d'augmenter l'électricité au charbon. Autant pour le CO2... et pourtant cela ne va pas totalement résoudre nos problèmes en ce qui concerne la dépendance à la Russie.
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En effet, la moitié du charbon utilisé en Europe est importé, et la moitié de nos importations viennent... de Russie ! Le graphique ci-dessous, effectué avec des données BP Statistical Review, montre en effet qu'en 2020 c'était, et de loin, la Russie qui était le premier fournisseur d'Europe pour ce combustible solide. L'Allemagne n'y fait pas exception : elle dispose d'importantes réserves de lignite, ce "mauvais charbon" qui s'exploite dans des mines à ciel ouvert avec des excavatrices géantes, mais ne dispose plus de houille, qui est importée... pour une large part de Russie.
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Qu'à cela ne tienne, dit le nouveau ministre (Vert) de l'économie, on va changer d'avis sur le nucléaire. Même si ce "revirement" est bienvenu, changer d'avis sur le nucléaire est, à court terme, aussi efficace que de décider de se tricoter un parachute si on a sauté de l'avion sans en avoir un, en emportant juste une pelote de laine.
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Si la vie doit être difficile pour quelques années (voire plus) pour les pays qui ont décidé de s'appuyer sur la génération électrique au gaz, voire au charbon, il va falloir boire le calice jusqu'à la lie. C'est tout le charme des systèmes énergétiques : ils ne se reconfigurent pas toujours en une année, au fil des aléas qui surviennent. Il en sera de même pour le climat, sujet qui n'a pas été évoqué - même une seconde - dans le discours d'Emmanuel Macron prononcé Mercredi soir, alors même que le dernier rapport du GIEC, annonçant pire que la guerre en Ukraine, venait de sortir. |