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2022-05-15T09:34:49 | 6931537364439740416 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_meteo-france-fait-un-point-de-situation-sur-activity-6931537364439740416-Uycn | CHANGE_ME 279 |
Meteo France fait un point de situation sur la sécheresse en France, alors que la température devrait dépasser 30 °C la semaine prochaine sur la moitié nord de la France, ce qui va évidemment accroître le stress hydrique en surface en augmentant l'évaporation : https://lnkd.in/en33QqXA
Une large partie de la France a des sols "plus secs que la normale", et si la tendance des "prévisions" saisonnières est exacte cela ne devrait malheureusement pas s'arranger cet été, avec une évolution qui devrait être à la fois plus chaude et plus sèche que "la normale" : https://lnkd.in/ecXf_CW9
Mais qu'est-ce que la normale quand le climat est en train de dériver en permanence ? Qu'est-ce que la normale quand on sait que notre pays va s'assécher dans le cadre du changement en cours, et que ce que nous observons actuellement semblera doux et humide dans 20 ou 30 ans ?
Faut-il encore parler de "normale" pour un passé à jamais révolu, du moins à l'échelle de plusieurs vies humaines, voire plus ? Ne faudrait-il pas remplacer "la normale" par "le passé" ? Le mot de "normal" porte toujours en lui-même l'idée que la situation pourrait redevenir ce qu'elle était avant. Malheureusement cela ne sera pas le cas.
Et l'évolution du climat à venir dépend avant tout de ce que feront les chinois, les américains, les indiens, et tout le reste du monde. Nous devons tout faire pour les inciter à baisser leurs émissions, et comme nous ne pouvons pas envoyer les chars et les avions chez tout le monde pour les obliger, la meilleure arme qu'il nous reste est de commencer à agir chez nous (de toute façon on va devoir le faire pour cause d'approvisionnement pétrolier et gazier déclinant) en donnant un exemple que d'autres voudront suivre. Le mimétisme est une réalité dans les sociétés humaines.
Mais il faut dans le même temps commencer à sérieusement se secouer sur ce qui s'appelle "l'adaptation" (et qui porte mal son nom puisque dans une partie des cas cela consistera hélas uniquement à encaisser la perte avec regrets), parce que même en commençant à agir demain matin la dérive climatique va s'amplifier à cause de l'inertie du système.
Au titre de "l'adaptation" aussi, il faut modifier les cultures et les pratiques agricoles, la forêt, repenser une partie des infrastructures, gérer l'eau différemment, déplacer préventivement des installations et bâtiments de bord de mer, modifier les bâtiments... Il y en a pour 2 générations et nous n'avons déjà que trop traîné. Peut-être que de supprimer partout le mot "normal" pour le remplacer par "passé révolu" nous aiderait à accélérer.