jancovici-updates/true_content/posts/2022/06/change-me-247.md
2023-02-19 11:56:01 +01:00

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date: '2022-06-12T09:53:38'
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title: CHANGE_ME 247
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Ca n'est pas très réjouissant, mais il vaut quand même mieux en être conscient : le changement climatique a déjà commencé à nous jouer quelques sales tours en ce qui concerne l'agriculture. Dans cet article, Carbone 4 vous propose un éclairage sur quelques épisodes qui ont marqué le printemps 2022 dans le monde : vague de chaleur en Inde et au Pakistan, inondations au Canada, et bien sur sécheresse en Europe. La liste aurait pu être plus longue, et inclure des sécheresses "exceptionnelles" ailleurs dans le monde : au Maroc (https://bit.ly/3xgr2ss ), au Brésil (https://reut.rs/3xfZK5G ), au Proche Orient...
En France, le manque d'eau a déjà conduit à des restrictions significatives d'usage pour un début juin dans notre pays : https://bit.ly/3mD4ddI Nous avons aussi eu un gel suivant un hiver et début de printemps trop doux (donc la végétation a déjà bien débourré et les dégâts sont importants), des épisodes de grêle "exceptionnels" récemment, etc...
Il va malheureusement falloir faire avec... pire. Plus le climat va dériver, et plus ces "mauvaises surprises" vont devenir la norme... voire mieux que la norme.
Il faut rappeler que le réchauffement actuel a été précédé par 10.000 ans de très grande stabilité climatique de la planète, ce qui a précisément permis la sédentarisation et la multiplication de notre espèce.
En effet, cela, il aurait été impossible, à l'époque de l'énergie rare, de vivre tout le temps au même endroit, de se nourrir des mêmes cultures (pas très productives à l'époque) qui ne pouvaient pas être transportées en masse d'ailleurs, et d'avoir un habitat adapté en permanence aux ressources et conditions locales. Sans cette très longue période de stabilité climatique nous ne serions pas là.
La dérive actuelle possède une inertie considérable. Certaines de ses composantes vont se poursuivre des milliers d'années après arrêt des émissions. C'est pour cela que, outre notre contribution à une baisse des émissions (en Europe la baisse de l'usage des combustibles fossiles est de toute façon imposée pour des raisons "hors climat" : https://bit.ly/3b0pdZz ), il est plus qu'urgent de commencer à mettre des moyens massifs dans la reconfiguration de notre agriculture et de nos infrastructures (villes, bâtiments, voies de communication, etc), pour leur permettre d'encaisser le moins mal possible l'adversité à venir.
Comte tenu de l'ampleur de cette dernière, il y a du boulot, et c'est autrement prioritaire que de faire joujou avec le bitcoin, la 5G, la voiture autonome, ou même le retour des touristes aéroportés chez nous. Si nous ne mangeons pas à notre faim ou que nos infrastructures essentielles sont par terre, les plans radieux sur le reste ont peu de chances de se réaliser.
Préciser ce qui nous attend inexorablement - et les conclusions que l'on peut en tirer - ferait évidemment partie des 20h de formation suggérées pour notre nouveau gouvernement. Mais pour le moment cette proposition est lettre morte !