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2022-08-31T10:22:28 | 6970687245448003584 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_linfo-march%C3%A9-du-jour-la-production-de-ma%C3%AFs-activity-6970687245448003584-GjCV | CHANGE_ME 165 |
Si la sécheresse n'a pas eu d'effet négatif majeur sur la récolte de blé tendre en France ou dans l'Union européenne, qui se situe à un niveau proche de la moyenne (https://bit.ly/3ebVtdL ), il n'en va pas de même pour un certain nombre d'autres cultures :
- le maïs fera 15% de moins que d'habitude
- les pommes de terre feront 20% à 50% de moins (https://bit.ly/3pY4oSt ),
- les pommes tout court feront aussi moins bien (https://bit.ly/3AC7KPY ),
- et bien sur le foin et le fourrage pour les animaux, sur lesquels il y a aussi un déficit.
A court terme, on peut dire que le problème n'est "que" économique. La planète produit encore assez pour nourrir tout le monde - éventuellement avec moins de viande - et, surtout, l'abondance des transports permet la répartition mondiale de ce qui pousse.
Mais à plus long terme, d'une part la pression va augmenter sur les cultures parce que la dérive climatique va s'intensifier, et d'autre part et surtout la décrue pétrolière signifiera une décrue de la mondialisation (car cette dernière c'est des cargos et des camions), et donc des transferts potentiellement importants de nourriture entre zones éloignées.
Comprendre que les deux sujets vont nous contraindre "en même temps" est un enjeu pour le pouvoir politique (et même pour tout décideur économique). C'est une excellente nouvelle que Valérie Masson Delmotte aille faire un "cours de climat" ce matin au gouvernement (https://bit.ly/3wErO2X ), mais il aurait été pertinent d'avoir au même moment un exposé sur les contraintes "amont" (d'énergie et de matériaux) pour comprendre deux choses :
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la contrainte amont interdit à elle seule de rêver à une "sortie par la croissance verte" de la contrainte aval (le changement climatique et la pollution en général).
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le prix d'hier ne garantit en rien la disponibilité de demain (ni pour les denrées agricoles - qui en France nous coutent 2% du PIB - ni pour l'énergie- le prix d'hier ne garantit en rien la disponibilité de demain (ni pour les denrées agricoles - qui en France nous coutent 2% du PIB - ni pour l'énergie, ni pour rien qui se mesure en tonnes ou en litres en fait).
Rappelons que le GIEC considère qu'à partir de 2°C de réchauffement global il y a un risque sérieux d'insécurité alimentaire généralisée. Une division par deux des productions ne ferait pas juste baisser le PIB mondial de 1% au motif que l'agriculture n'en représente que 2%. Ca va être un peu différent de ca...