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2023-02-19 11:56:01 +01:00

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2022-09-07T18:23:56 6973345125192069120 https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_cost-of-living-and-climate-are-higher-global-activity-6973345125192069120-x1Zn CHANGE_ME 157

Il a fait chaud et sec en Europe, mais pas que. Pour ne citer que deux autres exemples qui font l'actualité, la Californie fait actuellement face à une vague de chaleur intense avec incendies et coupures de courant à la clé (https://bit.ly/3KU01la ), et la Chine a enregistré en août la vague de chaleur la plus intense depuis le début des relevés, et un de ses étés les plus secs (https://bit.ly/3eotcR3 ).

Il n'est donc pas totalement étonnant de voir le sujet climat arriver désormais de façon assez récurrente dans les priorités de tête des habitants de très nombreux pays dans le monde (pas que des pays occidentaux).

Certes l'inflation fait encore mieux actuellement (le sujet est considéré comme l'un des trois plus importants du moment par la moitié des personnes interrogées dans 20 pays différents), mais le climat arrive derrière, avec 36% des sondés qui le mettent dans les 3 sujets les plus importants du moment (espérons que ca comprenne quelques supporters du PSG :) ).

Une fois que l'on a dit cela, on a dit beaucoup et rien en même temps. On a dit beaucoup, parce que dans les démocraties, qui constituent l'essentiel du panel analysé, il faut qu'un sujet devienne une préoccupation d'une large fraction de la population pour qu'il remonte sur l'agenda politique. Donc que la population soit préoccupée par la chose est malheureusement un point de passage obligé pour que "ca bouge" à l'étage au-dessus.

Mais on a rien dit, puisque l'action n'a pas encore pris place. Du reste quand, face à un problème, la bonne action préventive ou corrective est en place, le niveau de préoccupation sur le problème retombe en général un peu.

Ce que dit donc ce sondage est donc que, à tort ou à raison (et en général plus souvent à raison qu'à tort malheureusement), l'action n'est pas encore perçue comme étant "au niveau de la menace".

Le paradoxe, mais qui est connu depuis longtemps, est que à cause de l'inertie du système industriel qui cause les émissions, et de certains paramètres du climat ou de la réponse des écosystèmes qui évoluent même après arrêt des émissions, le passage à l'action (donc la baisse des émissions) n'empêchera pas la situation de continuer à se dégrader pendant "un certain temps" (il faut attendre l'arrêt complet des émissions pour que la température s'arrête de monter, et pour certains paramètres - la montée de l'océan par exemple - il faudra attendre des millénaires après arrêt des émissions pour que la dérive s'arrête).

Il faut donc préparer les opinions publiques à agir sur les deux fronts de la baisse des émissions et de la préparation à des conséquences plus adverses, et il faut aussi la préparer à ne pas se décourager alors même que le début de l'action n'atténuera pas l'ampleur des conséquences à court terme.

Ca va demander une très bonne compréhension de ce que l'on peut promettre et ne pas promettre de la part des dirigeant(e)s. Le maintien d'une forme de stabilité politique sera aussi à ce prix.