jancovici-updates/true_content/posts/2022/12/change-me-49.md
2023-02-19 11:56:01 +01:00

3 KiB

date li-id li-url title
2022-12-27T17:04:49 7013550267006656512 https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_depuis-quelques-semaines-le-ton-monte-parfois-activity-7013550267006656512-Ld4Y CHANGE_ME 49

Depuis quelques semaines, le ton monte parfois sur ce réseau à propos de certaines de mes prises de position. Puisque la fin de l'année (ou plutôt le début de l'année nouvelle) c'est le moment des bonnes résolutions, je voudrais en proposer quelques unes pour les échanges qui peuvent avoir lieu sur ce que j'aurais dit ou écrit.

Cela s'applique idéalement à ceux qui me critiquent (un exercice utile pour moi car on ne progresse qu'en étant sorti de sa zone de confort), et plus encore à ceux qui prennent le clavier pour répondre aux premiers.

Essayez de séparer le message du messager. Un argument s'examine au fond, et non en fonction de celui qui l'invoque. Si une personne que je déteste cordialement dit que 2 et 2 font 4, il n'a pas tort parce que sa tête ne me revient pas. C'est seulement une fois que l'on a éventuellement fait la preuve d'un raisonnement erroné que l'on peut se demander si cela a a un rapport avec la profession - ou une autre caractéristique - de la personne qui l'a tenu.

Mais ca va dans cet ordre là et pas dans le sens inverse. A titre personnel je n'invoque à peu près jamais la profession de mes "contradicteurs" dans un argumentaire (même si parfois il me semble évident qu'elle explique la motivation).

Essayez de rester courtois. L'agressivité - ou pire, l'insulte ou la calomnie - clarifient rarement le débat. Les échanges étant publics, on s'adresse autant à son contradicteur qu'à toutes les personnes qui vont lire l'échange, et ces dernières apprendront plus avec des argumentaires posés qu'avec des invectives. Linkedin n'est normalement ni un prétoire ni un plateau de télévision !

Ne faites pas dire à votre opposant ce qu'il ne dit pas. Le procédé qui consiste par commencer à déformer ce que dit l'adversaire pour ensuite mieux le combattre est malheureusement assez répandu, mais dans le débat d'idées il va assez souvent se retourner tôt ou tard contre celui ou celle qui l'emploie.

Débattre prend du temps. Mieux vaut s'abstenir de répondre que de le faire de manière inappropriée faute de temps pour mettre son raisonnement en forme.

Dans le même esprit, il arrive malheureusement que, avec certaines personnes, il soit impossible de sortir du dialogue de sourds (on revient encore et encore sur les mêmes arguments alors que l'on y a répondu N fois). A ce moment il faut savoir qu'à l'impossible nul n'est tenu et la meilleure des choses à faire est d'arrêter l'échange.

Il est essentiel qu'en démocratie il y ait confrontation d'idées. C'est comme cela que l'on finit par avoir de la convergence (nécessaire pour dégager des majorités). Mais quand la forme employée aboutit à des crispations dures, on s'éloigne en fait de l'objectif que l'on voulait atteindre (converger). Donc autant l'éviter, et ce d'autant plus que l'on parle d'un sujet essentiel !