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2023-01-19T18:10:15 | 7021901658376806400 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_en-novembre-dernier-la-fondation-descartes-activity-7021901658376806400-jFOD | CHANGE_ME 27 |
En Novembre dernier, la Fondation Descartes a publié une étude sur la manière dont les français(es) s'informent sur le changement climatique : https://bit.ly/3HqMQZ3
On y apprend que le premier canal d'information sur la question est constitué des media généralistes, puis on va trouver l'entourage (proches et amis) et les réseaux sociaux.
Dans notre pays (et si les réponses ont été honnêtes :) ) ce ne sont donc pas ces réseaux qui constituent le premier vecteur d'information.
Alors qu'un autre graphique (en commentaire) montre que la plus grande cote de confiance est accordée aux scientifiques qui travaillent sur la question, il est dommage de ne pas avoir mis dans la liste des réponses les sites des institutions scientifiques.
Mais là où ca devient farce, c'est que les media sont par ailleurs, juste avant les réseaux sociaux, les modes d'informations que la population considère comme les moins fiables ! Seulement 16% de la population déclare en effet leur faire un peu ou beaucoup confiance de manière générale.
Ce grand écart entre habitudes (puisque nous continuons à utiliser les media) et confiance n'est pas une nouveauté. La bonne question est de savoir pourquoi c'est une constante que la population aille s'informer essentiellement auprès d'entités à qui elle n'accorde que peu de crédit, alors que désormais les organismes émetteurs d'information le font en direct via leurs sites internet.
Tentons une explication : le media vient à vous, alors que d'utiliser internet demande d'aller à l'information (et donc de savoir naviguer dans un univers plus complexe). En fait, ce que dit probablement cet écart, c'est que la population souhaite des intermédiaires qui feront le tri et la vulgarisation pour elle, mais n'est pas satisfaite de la manière dont les personnes qui assurent aujourd'hui cette fonction s'acquittent de la tâche l'essentiel du temps.
D'où peut venir ce défaut de confiance contre des media qui sont par ailleurs utilisés parce que c'est "normal" d'écouter l'information qui vient à vous ?
Tentons à nouveau une hypothèse : nous avons tendance à caler notre niveau de confiance sur la plus mauvaise surprise vécue et non sur la moyenne de ce qui se passe : il suffit donc d'une fois où nous avons pris un media en flagrant délit d'incohérence, ou de méconnaissance d'un sujet que nous connaissons bien, et ensuite nous deviendrons méfiants de façon habituelle.
L'antidote à cela est donc qu'un media ne déroge jamais à quelques règles simples :
- ne pas traiter une information quand il n'y a pas le temps pour cela
- bien comprendre qui est légitime pour s'exprimer sur quoi (évite les incohérences)
- être transparent sur ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas
- ne pas confondre les faits et les opinions (y compris la sienne),
- ne pas confondre la ligne éditoriale avec la régie publicitaire.
Une démocratie qui fonctionne bien a besoin de media qui fonctionnent bien. Les houspiller pour les faire progresser est donc utile :)