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date: '2023-02-05T13:41:18'
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li-id: 7027994566683193344
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_m%C3%A9tro-rer-val%C3%A9rie-p%C3%A9cresse-cherche-des-activity-7027994566683193344-utYA
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title: CHANGE_ME 12
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Dans notre pays, à peu près tout le monde est d'accord pour avoir plus de transports en commun. Par contre, quand il s'agit de décider qui doit passer à la caisse pour le permettre, l'unanimité est un peu moins de mise !
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C'était déjà un sujet quand l'économie était en croissance, et paradoxalement une économie mal portante pourrait contribuer à augmenter encore la demande.
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Cela vient du fait que notre comportement en matière de déplacements du quotidien a obéit depuis longtemps à une double logique budgétaire (ce que montrent les statistiques des économistes des transports).
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La première est économique : nous utilisons généralement pour nous déplacer le moyen le plus cher que notre revenu nous autorise. En première approximation les personnes qui peuvent se payer une voiture et qui ont une place de parking chez eux et au travail utilisent l'automobile, et les autres les transports en commun (tendance que le covid a renforcée).
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Lorsque la conjoncture devient plus difficile sans pour autant priver les gens de leur motifs déplacement, une partie de la population a plus de mal à utiliser son véhicule, et voudrait plus en transports en commun. Cet effet est encore renforcé lorsque la difficulté économique vient de l'énergie (moindre disponibilité et/ou prix qui montent très fort, comme en 2008).
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A cela vient s'ajouter le fait que, sur série longue, nous avons fonctionné à temps de déplacement constant. L'arrivée de voitures en masse depuis l'après-guerre n'a pas été utilisé pour aller plus vite au même endroit, mais pour passer le même temps à faire plus de km (parce que cela élargit l'univers de choix pour le logement, le travail, l'école...).
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L'augmentation du nombre de voitures - en France le parc auto est passé de 3 à 38 millions d'unités de 1945 à maintenant) - a donc induit de l'étalement urbain, créant des zones avec des densités d'habitants au km2 plus faibles qu'en ville, peuplées de gens qui font des dizaines de km en auto tous les jours (cela se constate partout dans le monde).
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Aller "chercher" en transports en commun des périurbains qui n'(aur)ont plus les moyens économiques d'utiliser leur voiture coute(ra) beaucoup plus cher par personne que pour les urbains, puisque les couts d'un système de transports en commun sont pour partie des couts fixes.
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Enfin même pour les infrastructures existantes les charges augmentent avec la fréquentation : par exemple s'il y a une fréquence de passage plus importante cela signifie plus de personnel, plus de matériel roulant, plus d'énergie, plus de maintenance...
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Le casse tête du Syndicat des Transports d'Ile de France (90% du trafic du quotidien français en mode ferré) n'est donc pas résolu demain matin. En effet, à l'horizon de quelques décennies l'énergie sera de moins en moins disponible, et à la suite les flux physiques sous-jacents de l'économie aussi. Qui peut-on et doit-on "transporter en commun" quand il y a globalement moins de moyens : c'est désormais la question qui se pose. |